vendredi 30 octobre 2009

2 ateliers Radio, et pas 1 de trop...

Du nouveau en ce début d'année du côté des ateliers pédagogiques que j'anime pour la Cie des ondes. Deux nouveaux partenariats, deux publics différents, deux modes d'interventions et autant de façon d'appréhender l'outil radio. Présentation et état des lieux:

"Atelier radiophonique à l'université sociale du pays de Lorient". Ce projet consiste à créer et animer un atelier radiophonique dans le cadre des politiques d'insertion et à destination d'un public en difficulté social et/ou d'insertion. La dynamique du projet est donné par 5 étudiantes en master MOSS à l'université de Bretagne sud dans le cadre de leur projet tutoré, en partenariat avec la compagnie des ondes est l'université sociale. Ce projet s'inscrit dans l'année européenne de lutte contre l'exclusion. Je participe en lien avec les étudiantes à l'écriture du projet et notamment à définir le cadre pédagogique de l'intervention, le mode opératoire des ateliers dont sera en charge la Cie des ondes.

"POP CORN: l'émission cinéma".
Ce projet réunit des enfants pris en charge par l'Aide sociale à l'Enfance au titre de l'Aide Educative à Domicile, et qui bénéficient de places de cinéma gratuites. L'idée est de proposer un prolongement aux sorties ciné de ces jeunes en leur proposant de participer à une émission web radiophonique sur le cinéma. Ils sont alors amené à s'exprimer sur les films vus, et à enregistrer puis monter l'émission. Les objectifs de l'atelier sont: Travailler l'expression; Affirmer et expliciter ses goûts, ses ressentis; Travailler en équipe; Acquérir des compétences techniques. En charge de cet atelier, je travaille maintenant, en lien avec des professionnels de l'enseignement adapté, à définir une méthode pédagogique simple et adaptable aux capacités de chacun permettant aux jeunes de construire un discours critique et de l'exprimer dans l'émission.

lundi 26 octobre 2009

"Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable" René Riesel & Jorge Semprun

Des livres lus: Une série d'ouvrages en rapport (plus ou moins) direct avec la formation, le son, le ciné, les médias...



Pourquoi, mais pourquoi donc, présenter ce livre au titre équivoque et finalement un peu pompeux, sur ce blog consacré à la formation et à ses errances périphériques ? J'avoue que c'est pas évident, mais il existe pourtant une réponse à cette légitime interrogation. Car figurez vous que ce livre est un accessoire cinématographique.

Et oui. Il est même l'indispensable accessoire du cinéphile passionné qui ne saurait se dispenser de sa lecture avant toute projection du film de Nicolas Hulot "le syndrome du titanic", car ce livre lui permettra de goûter pleinement l'irrésistible comique de cette bouffonnerie pelliculaire, le savoureux cynisme de ce mélo sponsorisé. Testé et approuvée, la lecture préalable de ce livre permettra au spectateur de se payer une bonne tranche de rigolade, au lieu de s'exposer dans sa candeur ignorante à une dangereuse dépression provoquée par ce fatras infâme où la soumission le dispute au néant définitif du moindre esprit critique, dans un ballet bilieux d'images spectaculaires et de misère esthétisée.

Je l'affirme, "les carences de Mr Hulot" selon le bon mot des chroniqueurs du Masque et la plume (france inter) ne sauraient passer pour autre chose qu'une comédie abjecte, un sommet d'humour (très) noir dont la projection (payante ?) peut prêter à rire à condition de s'être quelque peu armé au préalable. D'où la lecture recommandé de ce livre, "Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable" de René Riesel & Jorge Semprun, aux éditions de l'encyclopédie des nuisances.

PS 1: D'autres accessoires peuvent convenir à révéler la dérision du film de Nicolas Hulot: la décroissance, les émissions de "là bas si j'y suis" du 20 et 21 octobre 2009.

Ps 2: Les éditions de l'encyclopédie des nuisances ont une histoire et un combat critique, dans lesquels il convient de situer le propos de l'ouvrage. Tout ça pour dire que présenter ce livre ne m'associe pas idéologiquement à l'ensemble du catalogue. Ah là là... que de précautions valent mieux qu'une tu l'auras.

18eme rencontres photographiques du pays de Lorient


Comme le dit si bien le site internet de l'évènement: "La Galerie le Lieu consacre la 18ème édition des Rencontres Photographiques du Pays de Lorient au thème de « la vie quotidienne ». La programmation réunit des auteurs qui se font les metteurs en scène, ou parfois les simples témoins, d’un théâtre de l’ordinaire et de l’absurde ; des photographes qui ont su rapporter les chroniques quotidiennes de femmes et d’hommes, de familles, de groupes sociaux de cultures différentes et parfois aussi, leur autobiographie."

Moi qui était au vernissage je n'ai pu que constater, entre deux coupes de mousseux que "l’ensemble de la manifestation présente une dominante sociologique et s’étend sur des regards souvent décalés, face aux usages de notre société et aux signes culturels ordinaires qui définissent ses valeurs". Incroyable. Et les toasts ? t'as gouté les toasts ?

Moi, celui que j'ai préféré c'est lui:


Et je peux t'assurer que "dans son travail “Protokoll”, Christian Lutz se glisse dans les sphères du pouvoir politique. Il s’intéresse aux mises en scène de l’autorité, aux rapports de hiérarchie et aux différents protocoles auxquels sont soumis les Ministres et leurs délégations. Il cerne les clichés qui règnent dans cet univers et traque les non-dits, les complots et les stratégies. Christian Lutz révèle un univers codifié dans lequel les scénarios sont écrits à l’avance et introduit avec ironie un petit ferment critique qui remet en cause un système de représentation pourtant bien rodé". C'est fou. Il reste des canapés au saumon ?

Pour en savoir plus encore:
le site des rencontres




mercredi 21 octobre 2009

"La dame au linceul" de Bram Stoker

Des livres lus: une série de bouquins en rapport avec la formation, le ciné, le son, l'informatique... Pour commencer, Bram Stoker: "La dame au linceul".












Nos exercices d'analyse filmique porte en ce début d'année sur le "Nosferatu" de Murnau, une adaptation libre du roman de Stoker, "Dracula". Bien naturellement j'ai voulu lire ce livre et c'est tout aussi naturellement que je me suis rendu à la médiathèque pour l'emprunter. Et là stupeur et consternation: le volume convoité n'était pas disponible !

Après avoir exprimé mon désespoir à une bibliothécaire impassible et fort peu concernée, j'ai choisi de me rabattre sur un autre roman de Stoker, disponible lui, à la couverture engageante et au titre évocateur: "la dame au linceul".

Que dire ? D'abord, tout comme "Dracula", "la dame au linceul" est un roman épistolaire. Ensuite, comme de bien entendu, il est ici question de vampire, du moins le croit on, et peut être que non, et peut être que oui, et en fait non. Un roman bien banal en somme si ce n'est qu'on retrouve tout les ingrédients du mythe du vampire: désir irrésistible, nuit sombre et caveau humide, apparition disparition transformation, le tout sans respirer, jusqu'au Happy end final grâce à l'aide de Dieu ( what else ? ). Ah si quand même: le vampire est une femme et la victime éperdue est un homme. C'est pas banal.

Il faut que je lise "Dracula", car je suis à deux doigts d'écrire que Stoker ne vaut pas un coup de cidre, ce qui serais injuste avant même d'avoir lu son grand succès. Notons tout de même que la parution de "la dame au linceul" est postérieure à celle de "Dracula" et que je soupçonne notre ami Stoker d'avoir surfé sur son petit succès, le malin. Oui en fait on s'en moque.

Monty Python : Sacré Graal ! (Terry Gilliam et Terry Jones, 1975)

Des films vus: Une série de films vus récemment, avec un petit poème de mon cru (à la manière de l'excellente émission striptease) ainsi que quelques commentaires (très) personnels sur l'œuvre.


"Sois sage tonton
Sois brave dis donc
et fais nous la preuve de ton

fier courage teuton"






Je suis content (mais oui) d'avoir revu ce film. Content car j'étais passé à côté, dans ma folle jeunesse, du plus savoureux: les dialogues idiots, les clins d'œil appuyés et les sous entendus foireux. Incontournable, la scène où le paysan loqueteux tente d'expliquer à Arthur les principes démocratiques de sa communauté autonome. Véritable dialogue de sourd au dialogue.

lundi 5 octobre 2009

"Le président" (Henri Verneuil, 1961)

Des films vus: Une série de films vus récemment, avec un petit poème de mon cru (à la manière de l'excellente émission "striptease") ainsi que quelques commentaires (très) personnels sur l'œuvre.


"Il est plus simple en vérité
pour dominer l'activité
et les gogos concurrencés
de s'faire élire à l'assemblée"Ajouter une image






Dans ce film Gabin campe un ancien président du conseil, retiré des affaires. Son personnage est une caricature "positive", l'image d'épinal de l'homme politique "à l'ancienne", comme on n'en fait plus, droit dans ses bottes, honnête, intègre, pleinement dévoué à la nation. Un véritable homme d'état quoi, l'exact contraire des ses adversaires, hommes de pouvoir et d'argent, figures tutélaires du PPA, qui rentrent en politique pour mieux servir leurs intérêts, les fripons !
Rien d'original dans le propos, le bon politique seul contre tous, incompris et solitaire, oui mais "pour la France !" nous permet d'affirmer dans un soupir de soulagement: y'en a des bien. A part ça, scénario adapté d'un roman de Siménon qui tient (bien) la route, et superbes dialogues de Michel Audiard.

Mais le grand intérêt du film, c'est la scène où Le Président fait ses adieux à l'assemblée, qui est d'une touchante actualité. Regardez voir ça: Le President veut très fort construire l'Europe des peuples. Il propose alors à l'assemblée une loi en ce sens. Mais sa majorité (de droite) refuse le projet, car la majorité (de droite donc, soyez attentif) elle en a une autre de projet, bien plus lucratif pour les entreprises dirigées par chacun d'entre eux: des groupements d'intérêt économiques européens ! Alors Le Président s'énerve tout rouge et fait l'appel, dénoncant un par un les députés pris dans des conflits d'intérêt: "un tel est député de la somme et patron de telle entreprise, et lui là il est avocat de telle société, et le petit au fond là il possède la moitié du capital de telle holding... et Ils osent siéger à l'assemblée !" Cette séquence magnifique est rythmée par des tirades proprement orgasmiques d'ordre philosophiques "Un député: Il y a aussi des patrons de gauche ! Gabin: il y aussi des poissons volants mais il ne font pas la majorité de l'espèce !" , ou prophétiques "... on ne vous demandera plus de soutenir un gouvernement mais d'approuver un gigantesque conseil d'administration !".

A l'heure ou les irlandais on (enfin) appris à bien voter, il est amusant (n'est ce pas) de tomber sur ce genre de scènes, qui nous renvoient à la réalité de ce que fut "la construction Européenne" , et dont le caractère anti démocratique était (déjà) dénoncé dans le film de Verneuil.

dimanche 4 octobre 2009

Vidéo de présentation

"C'est idiot" / 1"20 / vidéo idiote


"La grève" (Sergueï Eisenstein, 1925)


J'inaugure avec "la grève" une série de post qui portera sur les films que j'ai vu récemment. Outre quelques commentaires (très) personnels sur l'oeuvre en elle même, je m'amuserais à proposer un petit poème en rapport avec le film, à la manière de l'excellente émission "Striptease".


"On à volé le manomètre !
un corps s'élève sous la pression
une foule en fuite au chant des maîtres
oppose le sang des réunions"






Ce qui me frappe dans ce film de 1925 où la masse des ouvriers tient lieu de personnage principal, c'est l'irruption dans le récit de l'éternelle figure du martyr: le suicide d'un ouvrier par pendaison, injustement accusé de vol, cristallise la colère de ses camarades et provoque la grève. Si le sort du martyr ne constitue pas à lui seul l'origine de la révolte, il est néanmoins l'élément déclencheur de celle ci. Il est l'événement singulier (le climax) qui donne le signal de l'action, la rend absolument nécessaire, comme si la mort d'un homme faisait basculer l'ensemble du corps social dans l'insupportable.
Eisenstein ne convoque pas "par hasard" la figure du martyr dans son film qui était destiné à participer d'une série de cinq film intitulée "vers la dictature". Son surgissement est à mettre en lien avec les visées de propagande de l'œuvre et les notions marxistes de lutte de classe et d'événement historique. Cependant, et au delà du film lui même, la figure du martyr-moteur de l'histoire traverse les siècles, de jésus crucifié à Necker renvoyé (prise de la bastille), et, très contemporaines, la mort de Mohammed Al-Durah (seconde Intifada) et celle d'Andreas Grigoropoulos (émeutes en Grèce de 2008).