dimanche 16 mai 2010

Cinéphile du dimanche

Figurez vous (oui, vous) que cette année de licence m'aura rendu cinéphile. Incroyable.

Moi qui jusqu'alors ne considérait comme un art mineur le septième de ceux ci, je me prends d'une passion nouvelle pour l'illusion. Moi qui fuyais (cuistre que j'étais) les films français comme le colon effrayé fuit la mouche tsé tsé... Moi qui ne connaissais du noir et blanc que La Haine du cas Zovitch... Moi qui me figurais que l'expressionnisme s'encadrait seulement de bois et que le muet se résumait à Chaplin... Etc, Etc...

Le cinéma est un art tout neuf, à peine une centaine d'année. Du coup, on peut imaginer en connaitre les œuvres majeures, les voir toutes, devenir un érudit cinématographique, comme il y'en a plein les magazines spécialisés. C'est grisant, assez.

Mais le cinéma, c'est aussi du fric, de la distraction, de la propagande, et surtout un langage, des codes, dont la scrupuleuse observation donne naissance à des monuments grotesques, des sommets de mauvais gout, des perles merdeuses: les NANARDS.

Les bons vieux nanards... Un oeil non exercé les rejetteraient en entier comme des brouillons mercantiles bons pour les cimetières vidéo, mais moi (moi, moi, moi, moi, moi...) je pense qu 'ils définissent le cinéma en négatif, qu'ils le cernent. Par sa maladresse et sa lourdeur, le Nanard exhibe les ficelles et les contours du cinéma, il donne à voir ce qu'un réalisateur doué s'évertue à nous cacher. Le Nanard est pour moi (moi, moi, moi...) l'exercice obligé du cinéphile averti.

Et puis c'est drôle, très.

Saluons donc l'excellent et délicieux travail de la fine équipe de Nanarland, le site des mauvais films sympathiques.


Ruez vous (oui, vous) sur leurs extraits, leurs analyses, leurs théories du Nanard... C'est là que ce dessine ce que pourrait être une université populaire du cinéma. N'ayons pas peur des mots, et du ridicule, allons donc, et puis quoi encore...

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